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Les appels à la relance de l'économie chinoise s'intensifient
La Chine est de plus en plus sollicitée, tant au niveau national qu'international, pour stimuler son économie. Les économistes chinois suggèrent que le pays prenne des mesures plus importantes, telles que l'émission de plus de 10 000 milliards de yuans (1 420 milliards de dollars) d'obligations d'État au cours des deux prochaines années. Ces fonds pourraient être utilisés pour investir dans des domaines tels que le capital humain et stimuler la croissance économique.
Liu Shijin, un ancien fonctionnaire de l'organe exécutif suprême de la Chine, a présenté, lors d'un récent forum économique, une idée selon laquelle le pays devrait intensifier ses efforts pour aider les travailleurs migrants et relever d'autres défis. Selon M. Liu, la Chine devrait éviter les méthodes habituelles de réduction des taux d'intérêt utilisées par de nombreux pays développés, car son ralentissement économique n'en est pas encore à ce stade.
Malgré l'espoir d'un rebond économique après la pandémie, la croissance de la Chine est restée faible, principalement en raison des problèmes persistants dans le secteur immobilier et de l'affaiblissement de la confiance des consommateurs. La croissance de l'industrie manufacturière s'est ralentie, mais les exportations ont fait preuve d'une certaine résistance.
Des banques d'investissement comme Goldman Sachs ont déjà revu à la baisse leurs prévisions de croissance économique pour la Chine cette année, les ramenant de 4,9 % à 4,7 %. Cet ajustement reflète les données récentes montrant une croissance plus faible et un impact plus lent que prévu des politiques fiscales de la Chine. De nombreux analystes craignent que la Chine n'atteigne pas son objectif annuel d'une croissance du PIB d'environ 5 %, à moins que des mesures supplémentaires ne soient prises pour stimuler la demande.
Le gouvernement chinois a introduit diverses mesures, telles que l'octroi de subventions pour l'achat de gros équipements comme les ascenseurs, afin d'encourager les dépenses, mais ces actions n'ont pas eu d'impact significatif. En août, les ventes au détail n'ont augmenté que de 2,1 % par rapport à l'année précédente, ce qui représente l'un des taux de croissance les plus faibles depuis la reprise après la pandémie.
Le marché de l'immobilier reste un problème important pour l'économie chinoise. Malgré les efforts déployés pour soutenir le secteur, les investissements immobiliers sont toujours en baisse de plus de 10 % pour les huit premiers mois de l'année. Des millions de logements vendus à l'avance n'étant toujours pas terminés, de nombreux acheteurs hésitent à investir dans l'immobilier, craignant que leur logement ne soit pas achevé. L'absence de progrès dans la stabilisation du marché du logement continue de freiner la croissance globale de la Chine.
Les dirigeants chinois, quant à eux, ont réorienté leurs efforts vers l'industrie manufacturière et les technologies de pointe, notamment en raison des restrictions croissantes imposées par les États-Unis sur les exportations de produits de haute technologie. Bien que les décideurs politiques chinois aient manifesté leur volonté d'intensifier les mesures de relance au début de l'année, leurs actions sont restées modestes. Ils semblent vouloir atteindre l'objectif de croissance de 5 %, même si cela signifie une combinaison de croissance réelle plus faible et de pressions inflationnistes.
Les autorités locales chinoises sont également confrontées à des contraintes financières, le resserrement des conditions fiscales limitant leur capacité à investir dans des projets d'infrastructure. Les analystes estiment que les politiques monétaires conventionnelles ont atteint leurs limites, et l'on demande de plus en plus au gouvernement chinois de jouer un rôle plus actif dans la stabilisation du marché immobilier et de soutenir l'économie par des financements directs.
L'économie chinoise a officiellement progressé de 5 % au premier semestre et les exportations ont augmenté de 8,7 % en août. Toutefois, le gouvernement central reconnaît la nécessité de rester concentré sur la réalisation de son objectif de croissance annuelle d'environ 5 % en 2024. L'accent reste mis sur l'équilibre entre les mesures à court terme et les réformes économiques à long terme afin d'assurer une croissance constante au cours de la prochaine décennie.